Don Quichotte breton

«Je pense que je suis un Don Quichotte des temps modernes, même si je me vente d’être le dernier samouraï breton. Je combats pour toutes les causes perdues grâce à ma sculpture. J’essaie de lutter contre la société de consommation en récupérant des déchets pour en faire des œuvres d’art. J’espère que mon travail fait prendre conscience aux gens déjà anesthésiés, des méfaits des banques, des assurances et des politiques qui nous bouffent. Les gens doivent être conscients pour ne pas être des moutons.

Don Quichotte est ma première sculpture monumentale. Elle est toujours actuelle parce que j’ai peur que le combat soit perdu, les gens ne nous ont pas suivi. Il y avait quelques illuminés qui faisaient des sculptures, qui se battaient, un peu. Ils n’étaient pas des nouveaux écolos mais des gens qui avaient déjà vécu, beaucoup travaillé. Souvent blessés dans leur âme, dans leur corps, ils essayaient de survivre. Ils devenaient très malades à cause de l’adversité de la justice, c’était des gens qui souffraient de la misère des autres dans leur chair. Pour calmer toutes ces souffrances, la thérapie, c’est de fabriquer des sculptures monumentales pour donner une émotion aux gens.

Le but n’est pas qu’ils trouvent ces sculptures belles rondes et lisses, mais que cela leur donne une émotion. Je souhaite que cela les fasse réfléchir et se poser des questions : pourquoi a-t-il détourné cette pièce ? Quelle nouvelle destination prend une œuvre d’art ? Quelles techniques utilise-t-il ? C’est un message, sans être de l’art conceptuel, un message fort qui peut être vu en 3D, qui peut être photographié, filmé. Les gens peuvent prendre le temps de digérer, c’est de la sculpture monumentale en acier.»

I
Marc MORVAN
Interview, le 13 octobre 2017.

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