Foire aux Moutons ?
Sur l’île d’Ouessant, une nouvelle révolution
Car de nouveaux moutons font leur apparition !!
De résine et d’acier, c’est une nouvelle option
Droits et rigides, ils n’ont pas de sécrétions
Apparaissant, çà et là, pleins de concrétions.
Et si eux-mêmes venaient d’une autre dimension,
Forgés, fabriqués ailleurs sans contrefaçon,
Mâle ou femelle, ils entretiennent la confusion
Pourtant on les observe avec circonspection
En déambulant, parmi les autres moutons.
Antoine, Jean-Louis, Jean-Pierre, sans oublier Jean-René
De bons bergers… n’osent même plus les capturer.
En s’éloignant de leurs troupeaux tous rassemblés
Et du Stiff à Lampaul, de Pern à Kerc’héré
Par chance, Jean-Paul vient juste de les rattraper
Il va peut-être réussir à les en foirer
Fatigués de sauter de rochers en rochers
Car encerclés, ils ne pourront plus s’échapper,
Très entourés d’eau, ils ne savent pas nager
Hé oui, par ruse ils seront bientôt clôturés !
Déjà Gweltaz avec sa boite à bonheur,
A Pors Guen les a souvent piégé sans erreur
Dans l’herbe, ces animaux bizarres sans odeur.
Pourtant à la foire aux moutons ils font fureur
Causant aux vrais moutons beaucoup de grand malheur.
De Panurge à Ouessant flotte cette même frayeur
Ces brebis déguisées en bélier, quelle horreur !
Et si les scientifiques nous annoncent la couleur
L’avenir du troupeau commence à nous faire peur…
Et sur nos fronts remontés perlent la sueur !
Mais il faut arrêter de décloner, bon sang !!
Et quel vent de folie bouscule ainsi Ouessant ?
Ni beaux, ni laids, ils sont seulement surprenants !
Réflexions faites, je ne pense pas qu’ils soient méchants
Et, absolument, il faut qu’ils tiennent leur rang.
Ils ne peuvent coloniser l’île en procréant !
Qui, même dérouillés ne sont certes pas du même sang !
Ils nous observent sournoisement, en nous défiant
A Ouessant, ils nous remercient très poliment…
I
Marc MORVAN
Marin pêcheur, sculpteur, poète breton.
20 juillet 2004